Écrivain, peintre, metteur en scène

La bouche théâtrale. Etudes de l’oeuvre de Valère Novarina

sous la direction de Nicolas Tremblay, Montréal, XYZ Éditeur, « Documents », 2005.

« Entièrement
vouée au théâtre, l’œuvre de Valère Novarina ne reste tout de même pas limitée au « réel » des planches. Polymorphe, elle interroge l’espace de la scène en le dépouillant de ses certitudes, revisitant à la fois ses limites et ses bords, dépossédant l’acteur de son corps, amplifiant aussi avec démesure la place de la parole. Cette poétique présente un théâtre inquiet de sa consistance, en allant même jusqu’à se passer parfois des planches, comme dans le cas des écrits dits « utopiques » ou « mentaux » ( Le drame de la vie , La chair de l’homme , par exemple) où le jeu se réduit à la nudité du souffle du lecteur. Ce théâtre, plus essentiel, s’affiche ainsi non pas comme un de gestes mais plutôt de parole, de langage, cette « physique vraie » écrit Novarina. C’est dans cette matière linguistique et nulle part ailleurs que se voient l’envers et le soubassement des
choses. Mais, pour figurer l’infigurable, il faut nécessairement ébranler,
heurter les convictions, user d’une certaine violence, provoquer le rire, susciter l’incompréhension, abasourdir, épuiser et sacrifier les corps sur les planches, et, plus exactement, évider, creuser, pour que règne le manque et que se fasse désirer l’absence. Le corps – l’acteur par excellence – joue sans cesse cette comédie de vie avec sa bouche parlante, appelante et prédatrice. C’est en ce lieu minimal, en creux, négatif, de chair trouée, que se "désincarne" pour
l’essentiel l’origine du théâtre et de son Verbe. Ce collectif qui rassemble des études sur Novarina signées par des spécialistes de son œuvre plonge en plein cœur de cet excès boulimique d’étranges et familières paroles, non pas dans l’espoir vain d’élucider leurs sens mais dans le but d’analyser leurs formes particulières et leurs modalités d’apparition. Et ainsi, peut-être (rien n’est jamais sûr), préparer mieux l’oreille à entendre le chœur de la pléthore des Jean novariniens. »

SOMMAIRE

« Avant-propos », Nicolas
Tremblay , p. 9-11.

L’Hôm de Valère du théâtre
au texte
« Le chemin de reconnaissance :
notes sur la réception critique des premiers textes
de Valère
Novarina », Didier Plassard, p. 17-27.
« De
fil en aiguille : le tissage du texte »,
Céline Hersant, p. 29-39.
« Trou de scène »,
Pierre Ouellet, p. 41-50.
« Portrait de l’acteur en personnage :
l’acteur et ses masques dans le théâtre de Valère
Novarina », Olivier Dubouclez, p. 51-61.

L’Homme
de terre spirituel et comique
« Le sourcier
de chair : du rapport de l’écriture
au chamanisme », Guillaume Asselin, p. 65-85.
« Opérette
théologique, théologie
d’opérette : les paradoxes d’une dramaturgie spirituelle »,
Christine Ramat, p. 87-99.
« Dieu est la chose. Une écriture
théo-tauto-logique »,
Jean-Sébastien Trudel, p.101-114.

Jean de la Fin génésiaque
et apocalyptique
« L’apocalypse en chantant »,
Jean-Pierre Vidal, p. 117-123.
« Des morts à l’origine :
analyse du Discours
aux animaux
 », Nicolas Tremblay, p. 125-135.

Témoigner de l’homme d’en bas
« Le
déverseur de rémission »,
Guy Clouttier, p. 139-143.
« Le défilé »,
Hervé Bouchard,
p. 145-153.
« La scène au théâtre »,
cahier photographique, p. 154-156.
« Attraction. Chantier 118 », Valère Novarina, p. 159-172.

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