Écrivain, peintre, metteur en scène

LE DRAME DE LA VIE

Publié chez P.O.L en 1984.
Nouvelle édition : Gallimard, « Poésie / Gallimard », 2003.

« Entrée du Mélodrome : action, exit. Valse des métiers : jambistes, chiffreurs, manœuvriers, ominiens, paraphréniens. Entre l’Homme-à-qui-il-n’est-rien-arrivé. Chanson courte. Entre l’Homme changé en machine à faire le monde. Chanson circulaire. Entre un homme vêtu de langues. La scène a lieu dans l’hôpital de Viande. Cinq déambulations. Chœur des quatre-vingt-sept médecins. Entre un homme qui contient la scène de Dieu et de son comique. Huit danses crâniennes... Mille crimes, litanies, accouplements, siamoiseries, poses fatales, gravitations, anthropophagies, scissiparités.

Il avait dû passer sept ans dans la chair. Finir par ouvrir les yeux pour voir sa naissance. Reprendre la place d’Adam et enfanter 2587 fois. Il avait vécu des états de sortie d’homme. Homme était un état dont il était entré et sorti. Il aurait voulu refaire toute la chair à partir des paroles.

Il écrivait en français animal. Il voyait partout des traces de lutte sur le sol. Il ne différenciait plus naître de mourir, ni la reproduction du crime. Il voulait, par des exercices continus de rythmique crânienne, pousser les sons jusqu’à la penée.

Il avait fait le premier roman sans hommes et poussé chaque action jusqu’à son dénouement de vide. Jusqu’à la joie de voir le monde sans lui. Il voulait combler sa naissance par du bruit.

Il avait vu la chair de dedans et le temps réduit à une nomination. Tous les êtres parlants, il les voyait comme une foule voulant toujours vivre debout son martyre pour la joie d’un seul spectateur regardant. Il avait cru faire l’expérience du temps, l’inventaire des verbes du monde. Comme une litanie, comme une passion antiphysique, comme une comédie divine sans sujet, comme un livre écrit par un chien.

J’entendais le temps avec mes oreilles. La langue française était mon professeur d’inconnu. J’ai demandé à l’Animal du temps de me manger.
J’étais sur terre non pour être homme, mais pour émettre sans cesse des figures humaines. Je dédie ce livre à mon Destructeur.

Entre Adam. En avant la musique ! »

Quatrième de couverture de la première édition.


Le Drame de la vie, premières scènes, a été créé le 13 juillet 1986 au Théâtre municipal d’Avignon, Festival d’Avignon et Festival d’Automne.


enregistrements audio

« Le Drame de la vie », dans Voix d’écrivains, Les Alligators souriants, Tristram et L’Immature, 1993, hors commerce.









"Tuyaude", "Histoire d’Adam" et "Execution de Buffet", extraits du Drame de la vie, lecture par Valère Novarina dans le CD Le Vrai sang, documents sonores réunis par Pascal Omhovère, Editions Héros-Limite, 2006.





vidéos

La Diagonale du peintre (Valère Novarina peignant le plafond du Drame de la vie), réalisation Jean-Paul Le Besson, production Cargo, vidéo couleur, 15 minutes, 1986.



expositions

Le Drame de la vie a donné lieu à la création des 2 587 dessins des personnages du livre.
2587 dessins, Galerie de France, Paris, décembre 1986-janvier 1987.
Zeichnungen, Centre Culturel Français, Berlin, janvier 1987.
365 000 secondes avec Valère Novarina, Espace des Arts, Chalon-sur-Saône, 1989. Catalogue.
2587 dessins, Espace Aldébaran, Baillargues, 1993.
L’Inquiétude rythmique, peintures, dessins, palette graphique, Poitiers, Musée Sainte-Croix, janvier-mars 1996.
2587 dessins, Espace François Mitterrand, Médiathèque de Beauvais, avril 1996.
Les peintures du Drame de la vie, acquisition du F.R.A.C. Midi Pyrénées, 1986.