L’Inquiétude de Valère Novarina
Dates de la tournée.
Conception et interprétation
Magali Pinglaut
Laurence Vielle
Mise en scène
Daniela Bisconti
Pietro Pizzuti
Création 2000 / 2001
Reprise prévue en 2002 / 2003
Vie, je t’ai tolérée morte trop longtemps.
C’est l’histoire de Jean qui Cloche. il découvre l’espace de la parole, il se découvre avec un trou au milieu où passe la parole. Il parle à ceux qui ne répondent pas, les animaux, alors il raconte sa vie, traversée par la parole qui le parle.
Que faire d’une vie avant la mort.
Jean qui Cloche triture, énonce, dénonce la parole. Il veut saisir le lieu qui le tient debout, qui le sépare de ceux qui ont tout rendu à la terre même l’esprit.
Alors je me suis assis, et j’ai dit aux pierres : l’action est maudite.
Quelques mots écrits après le spectacle
"Avant tout, l’envie, l’en-vie, de dire, de vous dire, que d’avoir été traversées par la parole de Novarina, c’est d’avoir découvert combien elle est un hymne à la vie, à l’en-vie, au désir inverse de ceux qui auraient choisi " de tout rendre à la terre même l’esprit".
C’est éprouver jouissivement que la parole nous tient debouts, cette parole qui vient d’avant nous et va après nous.
Désespérée, enivrante, mathématique, neuve, prophétique, enfantine, mais toujours tentative de se frotter à ses limites, de les repousser, cette langue nous a fait entendre combien nous étions détenteurs, intimes joueurs, de nos prises de parole.
L’Inquiétude n’est pas un texte vide, ou juste un pur verbalo-poétique... C’est une magistrale inquiétude, celle d’être debouts avec cette parole qui nous traverse et d’éprouver cela, d’abord cela, juste cela, tout cela. C’est drôle. C’est tragique.
C’est une parole urgente qui prend l’énorme risque de toucher le vertige de ses limites.
Irrationnel ? Oui. Ou follement rationnel, si on dit que "ratio" serait cette tentative magnifiquement humaine d’essayer d’être adéquat avec le monde, nous et notre parole, essayer d’être adéquat à l’intérieur, avec cet outil "langage", intrinsèquement abstrait et inadéquat. Essayer de rencontrer l’extérieur, de le parler, tout essayer, jusqu’à saluer l’autre comme une réponse à la fondamentale inadéquation de notre langage face au monde.
Parce qu’après tout, je, oui, et tu, et toi, oui. Bonjour.
Laurence Vielle
TOURNÉE
5 mai
GIVISIEZ (Suisse)
Salle du Théâtre des Osse
9 mai
LE REVEST-les-EAUX
Maison des Comoni
11 mai
AIX EN PROVENCE
Théâtre Antoine Vitez