Devant la parole
Création Avignon 10 juillet 2002.
Cie Louis Castel / Le Théâtrographe
Précipité théâtral mis en scène et interprétré par Louis Castel.
Premier temps / Premier espace
Le public attend. Face à lui une vitre sur laquelle un opérateur (la femme à la blouse) écrit : "La neige couvrait la terre" ( Gérard de Nerval) |
Deuxième temps / Deuxième espace Cet homme est aussi un gardien de l'espace, du tombeau de la matière morte, gardien de musée, du temps, du secret ? Il entraîne le public dans l'espace de la peinture. Il joue avec les mots au propre comme au figuré, les manipule sur une table ; ils apparaissent derrière lui sur un écran - où dort, puis se matérialise fugacement La Madone entourée d'anges et de saints de Piero della Francesca. Espace et temps se croisent, se multplient l'un l'autre : "[...] non pas l'espace-temps-à-tiret (comme on nous le dictait), mais l'espace X temps". Cette croix est le lieu invisible du basculement de l'espace : "Au point croisé, elle bascule tout, elle place tout le visible ailleurs : dans la perspective incompréhensible du temps. L'ordre perspectif est attient pour être renversé". |
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Troisième temps / troisième espace
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EXTRAITS DE PRESSE “ Louis Castel est l’une des grandes figures du théâtre à Avignon. L’une des plus attachantes. [...] C’est à l’Ecole d’Art qu’il s’est replié cet été pour un joli parcours au coeur de l’oeuvre de Valère Novarina. Louis Castel y accueille le public et l’entraîne dans une salle où les images répondent parfois de la langue, cette langue faite pour la profération mais aussi pour la confidence, le chuchotement, le mystère. [...] un charme tenace. ” “ […] Rien de plus fragile, de plus aérien que ces accessoires qu’utilise, avec sa distance et son élégances habituelles, Louis Castel : légèrement en retrait de l’espace, […] il nous offre, souriant, mystérieux, cette "danse mystérieuse" de Novarina autour de la parole. ” “ […] Guide génial et farfelu, Louis Castel se met en scène à l’Ecole d’Art d’Avignon. […] Le spectacle, éblouissant, clinique, est un éloge de la parole. ” “ [Louis Castel] a la flamme ardente des prédicateurs pour nous entraîner, nous les parlants, dans l’espace ouvert et le temps inversé de "La Madone entourée d’anges et de saints" de Piero della Francesca. […] [Il] se transforme en magicien manipulateur de mots grecs et hébreux […] [avec] des flammes dans la voix et le geste ample de ceux qui étreignent le monde pour mieux l’offrir en partage. ” “ La façon dont Louis Castel investit la citadelle Novarina m’oblige à parler de caméléon, surtout de la manière qu’a le corps de l’acteur de devenir tout l’espace qui entoure, d’absorber tout en lui et dans sa parole, inclusivement les spectateurs.” “ […] Le spectateur est cloué à sa chaise, fasciné, ébahi, rassasié, nouveau né par les mots, conscient d’être le témoin privilégié d’un moment unique, une genèse du temps, une histoire reparlée, le spectacle de la mort retournée en naissance et rejouée dans l’infini gigogne, miroir du moi n’étant pas. ” “ L’incarnation s’opère […], d’emblée saisissante, captivante, et le texte s’épanouit dans sa richesse et sa densité inouïes […]. On érouve à l’écouter une constante jubilation. […] On sort de là heureux et à la lettre ému : mis en mouvement, prêt à aller maintenant vers les archipels". “ Le spectateur, […], remonte le temps et l’espace, traverse la neige nervalienne qui protège le retour au réel, ou à ce qu’il prend pour le réel, et respire profondément. Son univers est remis en question. Plus jamais il ne sera le même. Valère Novarina et son fidèle, Louis Castel, qu’ils « On se bousculait pour jouer Valère Novarina à Avignon. Tandis qu’Alain Timar montait Pour Louis de Funès, Louis Castel, directeur du Théâtrographe, mettait en scène et jouait Devant la parole. La courte soirée d’une une heure se décompose en trois mouvements. D’abord le public attend au pied d’un escalier de l’Ecole d’art d’Avignon. Puis il traverse, symboliquement, deux écrans dont l’un porte une phrase de Nerval. Il est dans une classe de l’école où Castel, par son jeu et son dialogue avec le public, peut associer les mots de Novarina et le tableau de Piero della Francesca, La Madone entourée d’anges et de saints. Ainsi peut-on, dit Castel, « accéder à la croisée du temps et de l’espace ». Il fait passer une reproduction du tableau, fait entendre une chanson des années trente interprétée par une Damia provençale. Sérieux, passionné, il fait tinter les paroles du poète, son délire éclairant sur les relations du corps et du langage. Enfin, nous voilà dans une loge, sans changer de lieu : l’espace est devenu le lieu de concentration de Louis de Funès en réalité de son double inventé par Novarina qui lui fit dire, entre autres : laquo ;N’importe quelle porte peut te mener dans l’envers |
EQUIPE DE RÉALISATION |
- Nicolas STRUVE - Alain LEONESI - Philippe GROSPERRIN - Louis CASTEL |